Smells like teen spirit

Pourquoi va-t-on au cinéma pour la première fois ? Pour rêver, dit-on. Pour s’échapper, peut-être. Mais surtout pour voir — voir autrement, plus grand, plus fort. L’image en mouvement nous foudroie, enfant, comme une révélation. Devant un Disney, on ne comprend pas tout, mais on sent que quelque chose nous traverse. Une émotion nouvelle, une mémoire en train de naître.

C’est là, dans cette faille lumineuse, que le cinéma plante ses premières racines. Pas comme une simple distraction, mais comme un langage. Un monde où les enfants comprennent sans qu’on leur explique, où l’on apprend à lire les silences, les visages, les gestes. Le désir d’Adama Bineta Sow est né de là.

Aujourd’hui, les adolescents ne veulent plus seulement regarder des films : ils veulent en faire. Leur caméra, c’est leur téléphone. Avec un concours comme Écris ta série ou des ateliers proposés dans les salles. Ils n’attendent plus que le cinéma leur parle : ils veulent lui répondre. Et dans ce dialogue, il se passe quelque chose de rare — le cinéma se régénère.

Disney100 : plus qu’une expo, un vortex temporel

La galerie « The Magic of Sound and Music » à Disney100 : L’Exposition ©Disney

Depuis le 10 avril, le Pavillon 2.1 de Paris Expo Porte de Versailles accueille Disney100 : L’Exposition, une célébration immersive des 100 ans de The Walt Disney Company. Au cœur de cette expérience, plus de 250 artefacts déployés sur neuf galeries : costumes emblématiques, accessoires cultes et extraits vidéo. L’exposition offre aussi l’occasion de découvrir des dessins originaux rares issus des archives Disney qui racontent les débuts du studio. Bien plus qu’une simple rétrospective : c’est une invitation à revivre les moments magiques qui ont façonné notre imaginaire collectif. Que vous soyez nostalgique des premiers dessins animés ou passionné par les dernières superproductions.

Les trois objets préférés de Sophie :
  • Le cheval de manège de Mary Poppins utilisé par Julie Andrews en 1964. Parce que rien qu’en le voyant, on entend Supercalifragilisticexpialidocious.

  • Le plan du premier parc DisneyLand dessiné par Herb Ryman (Dumbo) en septembre 1953 à la demande de Walt Disney pour convaincre les banquiers.

  • Big Ben l’horloge de La Belle et la bête issue du film live action de 2017. On entendrait presque son tic-tac et la voix rocailleuse de Ian McKellen.

Les trois objets préférés d’Iona :
  • Le diablotin rouge et brillant provient de l’attraction Mr. Toad’s Wild Ride du tout premier parc Disney. Un morceau d’histoire et réel objet d’art !

  • Un Olaf inédit! Faite de bois, de tissus et peinte à la main, la marionnette de l’iconique bonhomme de neige me replonge en enfance.

  • Le seul et unique BB-8 de Star-Wars : on a envie de lui poser des questions, et de le voir rouler en conditions réelles. Est-il plus rapide que moi ?

Jusqu’au 5 octobre 2025. A Paris Expo Porte de Versailles, Pavillon 2.1. De 10h à 18h, du mardi au dimanche (ouvert les lundis pendant les vacances scolaires). A partir de 19,90 € pour un billet daté enfant. Tarifs famille. Réservez vos billets sur le site officiel.

Timpi Tampa : la comédie qui éclaire un tabou

Le cinéma, Adama Bineta Sow en rêvait depuis l’enfance. Après deux courts métrages, le jeune réalisatrice sénégalaise sort son premier long, Timpi Tampa, un teen movie qui traite de façon drôle et profonde de la dépigmentation de la peau chez les femmes noires. Le personnage principal, Khalilou, lutte contre ces normes de beauté toxiques en organisant un concours de beauté.

Une scène du film Timpi Tampa. A droite, le comédien principal, Pape Aly Diop

Adama Bineta Sow, la réalisatrice du film, répond aux questions d’Intervistar :

Comment vous est venue l’idée ?
La dépigmentation au Sénégal est devenu un phénomène social. Autour de moi, des femmes de tous âges devenaient soudain « claires ». J’ai toujours prôné la fierté de la peau noire, de s’accepter tel qu’on est et d’épouser sa propre culture. Ce film est ma manière de l’exprimer.
Pourquoi cette pratique est-elle si répandue ?
Pour plaire. À la société, aux hommes, à la famille. Être claire est perçu comme un gage de beauté. Les hommes africains noirs montrent clairement leur préférence aux peaux claires et la concurrence dans les mariages de polygamie encourage cela.
Et ces produits sont dangereux ?
Oui. D’abord, ils détruisent notre mélanine — notre protection naturelle contre le soleil hyper présent dans nos pays et d’une grande intensité. Aussi, ils contiennent des produits toxiques, parfois très nocifs pour la santé pouvant créer des maladies graves.
Pourquoi avoir situé votre film dans le milieu étudiant ?
J’ai écrit la toute première version du scénario quand je venais d’avoir le bac! Le milieu étudiant est une période fragile, où la femme veut plaire à tout prix. Cependant, j’évoque aussi les adultes à travers le personnage de la mère dans un mariage polygame.
Un modèle, une source d’inspiration ?
Toutes les femmes qui embrassent leur authenticité, qui prennent soin d’elles sans se transformer. et qui ont fait un travail intérieur pour échapper aux diktats de la beauté et s’en foutre du regard des autres. Et pour l’humour et le déguisement, le manga Hana Kimi de Hisaya Nakajo (ed. Tonkam) m’a inspirée.
Un message d’espoir ?
Le phénomène s’aggrave, mais il y a aussi plus de femmes au teint foncé qui s’assument. Des mouvements émergent. J’espère que le film déclenchera des débats, partout où il passera.

“Timpi Tampa”, c’est un cri d’amour à la peau noire. Et se rappeler qu’être soi, c’est déjà résister. C’est le coup de chapeau d’Intervistar. Au cinéma à partir du 9 mai

Pop culture dans le chaudron: Astérix régale

Astérix et Obélix le combat des chefs : la série d'Alain Chabat sur Netflix  vaut-elle

©2025 Les éditions Albert René / Goscinny – Uderzo / NETFLIX

Ce qu’il y a de bien avec Asterix, c’est que c’est une madeleine de Proust pour toutes les générations. Intervistar a craqué pour la nouvelle série animée Astérix & Obélix : Le Combat des Chefs, une adaptation moderne et humoristique du septième album de la célèbre bande dessinée de René Goscinny et Albert Uderzo. Réalisée par Alain Chabat et Fabrice Joubert, cette mini-série en 3D de cinq épisodes de 30 minutes chacun est produite par le studio toulousain TAT Productions.

Alain Chabat et ses coauteurs, Benoît Oullion et Pierre-Alain Bloch, insufflent à la série un humour riche en références culturelles. On vous en décrypte quelques unes, histoire de vous donner envie de goûter à leur potion magique. Soyez bien attentif à la recette, vous y trouverez Omar et Fred. Les essais infructueux de Panoramix font des clins d’oeil à Barack Obama et à James Bond au son de Bombastic, le tube de la star jamaïcaine Shaggy, mis en orbite par La ferme en folie. On notera bien sûr des allusions à Shrek (que Chabat a doublé) et au Burger Quiz. L’affrontement final a des allures de Avengers Endgame. Les épisodes font des hommages à Star Wars, Matrix, Braveheart, Pulp Fiction, et Captain America. Bref on se régale. Ne loupez pas la scène post-générique “Mission Potager”. La série est disponible dans 190 pays et a été doublée dans près de 40 langues, incluant l’arabe, le coréen, le croate, l’hébreu et le mandarin.Pour les fans de longue date comme pour les nouveaux venus. Disponible sur Netflix depuis le 30 avril 2025.

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Cinéaste à 6 ans ? Même pas peur.

Le festival Les enfants font leur cinéma à Romainville

Qui a dit que les enfants n’étaient que des spectateurs ? Plusieurs cinémas et collectifs proposent en ce moment des expériences immersives et créatives pour découvrir les coulisses du 7e art.
De la réalisation de court-métrages aux ateliers de bruitage, en passant par la mythologie à l’écran ou la sérigraphie galactique : voici une sélection d’événements qui donnent aux enfants l’envie de faire… du cinéma.

  • Le Trianon de Romainville organise du 16 au 25 mai Les enfants font leur cinéma, un festival où avants-premières côtoient les court-métrages réalisés par des enfants.

  • Créez en famille les bruitages d’un film muet avec des percussions ? Ça se passe au le samedi 31 mai à 10h30 à la Fondation Jérôme Seydoux Pathé.

  • Le festival Silence du 21 au 25 mai au cinéma Georges-Simenon à Rosny-Sous-Bois propose des ciné-concerts pour toute la famille à partir d’un an avec le Conservatoire Francis Poulenc. Au programme : l’incontournable Le roi et l’oiseau de Paul Grimault pour ouvrir le bal.

  • Le collectif Little io invite à une découverte de La prophétie des grenouilles pour un ciné-mythologie. La projection sera suivie d’un atelier sur le mythe du déluge et sa portée symbolique. Ça se passe aux 3 Luxembourg le 14 mai à 15h, et à L’Archipel, le 4 juin à 15h.

  • Comme Pompon ours, créez une constellation à l’atelier de sérigraphie luminescente animé par l’artiste Billy au Lucernaire le mercredi 25 juin à 14h20.

  • Apprenez à filmer une séquence avec l’association Au Coeur du Film ! L’atelierVoir & Faire Jeunes aura lieu samedi 17 mai de 9h30 à 12h30 aux Cinémas du Palais. L’atelier est gratuit sur inscription au 01 42 07 53 88 ou par mail jeunesse@lescinemasdupalais.com

Votre premier scénario, c’est maintenant !

La série de demain s’écrit aujourd’hui… au collège ou au lycée. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, lance le défi « Écris ta série ! » pour l’année scolaire 2025-2026. Destiné aux jeunes de 15 à 18 ans ainsi qu’aux élèves de la 4e à la Terminale, ce concours invite les participants à concevoir collectivement un projet de série, comprenant une note d’intention et un scénario, reflétant les standards professionnels du secteur audiovisuel.​

Les participants ont carte blanche quant au format, au genre et au thème de leur série, avec une suggestion pour cette édition : « Les sciences ». Ce défi est une occasion unique de développer la créativité, le travail en équipe et de s’initier aux techniques de scénarisation.​ Modalités de participation : En classe : Inscription sur ADAGE par les professeurs. En autonomie : inscriptions sur ce lien. Plus d’informations ici et des webinaires pour vous accompagner sur la chaîne youtube de la Cité Européennes des Scénaristes.

L’éducation sexuelle par la série

Teen Series: sexe, genre et séries pour ados explore comment des séries emblématiques telles que Euphoria, Heartstopper, Glee ou Sex Education façonnent les normes de genre et de sexualité chez les adolescents. À travers des analyses de chercheurs comme Arnaud Alessandrin, Mélanie Bourdaa ou Laurence Corroy, l’ouvrage décrypte l’impact de ces fictions sur les représentations sociales et les constructions identitaires contemporaines. Disponible aux éditions Double Ponctuation.

Carlo Lizzani, l’italien que vous ne connaissez pas (encore)

La Cinémathèque française consacre une première rétrospective à Carlo Lizzani, cinéaste engagé des années 50-70, resté dans l’ombre de ses contemporains. Un regard vif sur l’Italie d’après-guerre, entre néoréalisme, polar et politique. On vous recommande le joyeux Vita Agra avec Ugo Tognazzi (le 24 mai), le dramatique et cruel San Babila (le 17 mai) ou l’historique Derniers jours de Mussolini (le 8 mai). Une occasion précieuse car les film n’existent pas ou peu en DVD et valent vraiment le coup d’être découverts. Jusqu’au 24 mai à la Cinémathèque.

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